Saturday, December 10, 2005

Kili: Juliette @ Grenoble

Je suis de retour dans mon autre chez-moi depuis quelques semaines; fromages, vins, horaires de fous et très bon films dans de très petites salles. Il y a la montagne aussi -- un croissant de sommets autour de la ville -- et ceux qui connaissent bienc elle-ci connaîtront bien leur cousine qui hante mon agenda: le Kilimandjaro (écrivez-le comme vous voudrez, le mot est de tradition orale et toute orthographe n'en est que l'empreinte légèrement faussée.) Parmis ceux qui les connaissent certains en font un métier; je me présente donc quelques minutes avant la fermeture à la Maison de la montagne. Au bureau des infos une petite fille (les Grenobloises ne sont pas très grandes) mi-vingtaine avec les yeux acceuillants mais légèrement glacés de qui en a vu d'autres.

- Je cherche quelques randonnées, dans les 1000 mètres, en préparatif.
- Vous allez ou ?
- Le Kilimandjaro.

J'anticipe avec quelques craintes les boucles discursives qui suivront. Typiquement, il y en a deux. La première est teintée de cautionnement et pourrait porter comme titre "T'es cinglé ?", boucle qui ne se satisfait que rarement de ma réponse standard ("ben oui, sincèrement, un peu.") Ca dérive vers le "c'est dangereux" et ca me fait penser, par la profondeur de l'argument, aux craintes des petiots à qui j'enseignais le ski et qui craignaient de débouler jusqu'en bas. Cette boucle s'est vue appropriée par tous, alors que seule ma mère (et peut-être frèrôt, qui le dit d'une toute autre façon) y a vraiment droit. La deuxième ne demande pas interruption; lancée en nourriture à des discussions autres que celles cernant le quotidien, elle rencontre un silence ébréché de quelques paroles traduisant un peu l'envie; titrons celle-ci "Ta gueule." En quelques délicieuses occasions s'y substituent des trames toutes d'enthousiasmes que je retisse avec bonheur. Je prends un grand soupir et serres un peu les dents.

- Quelle voie ? Marangu ?

Les yeux se sont réchauffés; ces yeux ont vu ceci. Je respire mieux. Elle s'appelle Juliette et a grimpé le Kili il y a un an, en voyage organisé. Je l'invite prendre un café qu'elle accepte sans la trace d'une hésitation. Elle amènera ses photos, avec quelques craintes d'égréner de mon périple sa nouveauté (généreuse, cette Juliette !); ce n'est pas la nouveauté que j'y cherche. Amènes-les, si si !

(Certains lirons ceci en se disant que c'est du Louis-Eric tout craché et que ce qui suivra sera croustillant, voire agréablement scabreux. Ben non, grande nouvelle: je n'ai qu'une copine depuis quelques mois. Pas 2, pas 3, pas celle d'un autre, pas deux dans le même lit: une, toute à moi. J'ai flushé les autres.)

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